Ce n'est pas ce soir que tu vas pouvoir passer une soirée paisible et tranquille. Lili avait un tout autre programme. Heureusement, pour toi, tu avais déjà préparé les lasagnes et les colocataires d'un soir avait le champs libre pour la cuisine. Lili est ta plus grande faiblesse, tu ne sais pas lui dire non. Encore moins quand il s'agit d'une excuse scolaire. Quelle parent pourraient refuser à son enfant d'étudier, certainement pas toi. Évidemment cette sortie ne pouvait pas se faire sans sa grande copine Ruth. Elles ont toujours été soudés, mais encore plus depuis la mort de ta femme. Depuis elles sont comme inséparables, tu les entends toujours glousser quand tu entres dans la chambre de ta fille. On dirait deux petits diables qui complotent, mais deux magnifiques petites diablesses. Quand tu arrives à destination, Liz la mère de Ruth ne tarde pas à faire son apparition. Lili fait signe de politesse, mais elle se jette dans les bras de sa copine, comme-ci elles ne s'étaient pas vues depuis des semaines. "Parce que tu crois que j'ai eu le choix, un chantage affective, un herbier ou une semaine de boudage. Je ne pouvais pas refuser." Évidemment, c'est de l'ironie, mais au fond cela cache une partie de vérité. Depuis la mort de ta femme, tu essaies de profiter de chaque instant avec ta fille. Liz fait part des consignes et les filles n'écoutent pas, tu lèves un peu le ton. "Lili, Ruth, on a dit pas trop loin ! La forêt c'est dangereux !" Cette fois-ci les filles font signe de ralentir et elles restent à proximité enfin dans votre radars. "Je ne pensais pas devoir courir ce soir!" Dis-tu sur le signe de la plaisanterie, tu n'aimes pas crier, mais tu as trop peur qu'il puisse arriver quelque chose à ta princesse. "Je vais du mieux que je peux et toi ? Ne me parle pas de ça ! Où veut tu que je mette un poney ?? Sérieux, elles ont des idées parfois. Le mois dernier s'était un hamster, je le regrette presque." C'est ça la vie de parents, mais tu résistes et puis avec la maison d'hôte des animaux c'est peu sérieux. Même-si l'idée du chiot de l'année dernière te semble de moins en moins une mauvaise idée.

La vie est parfois d'une ironie folle, Ruth était réellement arrivé dans la vie de Lili peu de temps après la mort de sa mère. Au moment, où elle avait le plus besoin d'une amie, la fille de Liz était là pour elle. Au moment, où tu devaiss te battre entre les papiers et ta tristesse, tu savais que ta fille n'était jamais seule. Savoir que d'une certaine façon Lili avait toujours quelqu'un pour la faire sourire, te faisait beaucoup de bien. Tu avais été fasciné par la force de cette petite et plus tu l'as regardé s'épanouir et plus tu voyais la femme dont tu étais tombé amoureux. "Elles savent comment faire .. J'ai peur pour l'adolescence ! Je n'avais pas signé pour ça ! C'est sa mère qui devait s'occuper de tout ça!" Tu avais levé la voix pour que les deux diablesses puissent ralentir. La forêt est magnifique, mais en cette saison elle cache de nombreux dangers. Oui, tu es le genre de père sur-protecteur et tu n'as pas honte de le dire. Après tout, Lili est la seule personne qu'il te reste. "Je me demande toujours où elle cache cette énergie. Bébé, elle ne dormait quasi jamais et pourtant ... elle semblait bien moins fatigué que nous." Car soyons honnête l'homme qui à créer l'expression dormir comme un bébé, n'a jamais vu de bébé de sa vie. Les deux diablesses commencent à ralentir, regardant de gauche à droite, la feuille idéale, ce qui permet aux deux parents de pouvoir parler plus tranquillement. "Je veux bien te croire, vous allez préparer quelques choses de spécial pour les fêtes ?" A North Pole les fêtes de fin d'années sont très importantes. Il s'agit pour les commerces du coin le meilleur moment de l'année pour faire des profits. Tu sais que les habitants rendent toujours ce moment inoubliable. Toi-même, tu as déjà une maison complète pour toute la saison, ce qui te fait plaisir et peur à la fois. Le second noël sans ta femme, mais le premier, tu ne t'en souviens pas tellement, tu avais pu compter sur l'aide de ta mère. La conversation avait dévié sur les drôles envie des filles. "Évidemment, je n'y avais pas pensé .. Moi elle m'a parlé de la grange, elles ont toujours réponse à tout. À croire qu'elles complotent derrière nous." Tu ne crois pas, tu en ais sûr. Les enfants de nos jours, ils sont bien trop malins. "Ce n'est pas une mauvaise idée, on laissera Lili avec ... ça les découragerait peut-être." A vous de comploter contre elle et quand vous riez, les deux petites têtes aux cheveux clairs se retournent vers vous. Les gens prennent toujours des gants quand il s'agit de te parler de la maison, mais tu n'as aucune gène à parler d'elle, ni même de ta femme. Oui, c'est ta femme malgré la mort qui vous sépare. "C'est ... " Cherchant tes mots. "Compliqué .. s'était son rêve, je n'étais que l'exécuteur. Je me demande comment la maison peut encore tenir debout, mais ça va."

Quand tu es parents, tu attrapes la fâcheuse habitude de ne parler que de ton enfant. Il devient le centre du monde, mais il est véritablement le sens de ton monde. Tu ne vis que pour ce petit être de sang et de chaire. Pour ce petit bout de toi et tout ce qu'il fait devient soudainement si intéressant. La moindre petite réussite, la moindre petite phrase plutôt comique devient aussitôt un sketch à part entière. Tu ignores la place que prendra un enfant dans ta vie avant de devenir parent et tu ne fait exception à la règle, Nick. "On a pas vraiment le choix, sinon elles risquent de nous manger pour le goûter. Qui est pour Lili, le repas le plus important de la journée." Tout en imitant la petite blondinette qui te sert de fille. Tu es quelque peu rassuré de remarquer que l'énergie de ta fille n'est pas un problème. Il s'agit plus simplement d'une généralité. Quand on a six ans, on est pas fatigué, même quand on est fatigué. Il lui arrive de s'endormir sur le canapé et de continuer à clamer haut et fort que non, elle n'est pas fatiguée. Ce sont des situations tellement comiques, que tu en oublies presque sa fatigue. "Je ne serais pas contre une petite dose de temps en temps ou d'une heure en plus dans la journée ou simplement d'un bras en plus." Cette dernière option aurait été si pratique quand Lili été petite. Tu avais toujours ce sentiment qu'il te manquait un autre bras. Un bras qui serait dédié qu'à porter ta fille ainsi tu pouvais continuer à travailler tranquillement.

Tu connais l'enthousiaste que peuvent avoir les gens pour les fêtes de noël surtout dans cette ville. Tu étais un peu pareille avant que le drame puisse arriver. L'idée de passer le premier, enfin le deuxième techniquement sans ta femme n'aide en rien. Cela t'empêche de te mettre dans l'esprit des fêtes. Mais tu restes tout de même heureux de voir l'étincelle de joie dans les yeux des habitants, car cela reste merveilleux surtout pour les enfants surtout pour Lili. "Au moins, elle ne risque pas de s'ennuyer. Tu dois connaitre pas mal de recette depuis que tu y travails. Je crois que je t'ai toujours vu dans une cuisine." Avant même que les petites deviennent amis, vous vous connaissiez, certes pas aussi bien qu'aujourd'hui, mais tout de même. "Pour Lili, je pense que ça peu être une bonne idée et je tenterais de venir de temps en temps, promis. Je n'ai pas tellement la tête à Noël et puis la maison est bien réservée. Un tel point que je me demande si je ne vais pas finir par louer ma chambre." Une petite remarque ironique qu'il cache une vérité. Tu manques d'argent, tu manques de moyen et tu dois penser aux cadeaux de noël, tu veux faire plaisir à ta fille, mais financièrement c'est compliqué.

La fameuse liste au père noël, tu n'y avais guère songé. En effet, tu aimerais pouvoir éviter d'y voir apparaitre le mot poney. Tu n'as pas encore envie de passer des jours à expliquer pourquoi le père noël, ne l'a pas ramené comme le chiot l'année passée. Tu te souviens de sa peine le 25 décembre quand sous le sapin aucun bébé chien n'était emballé. "Ce qu'on peut se dire c'est que cela ne peut pas être pire .... Le pire qu'elles peuvent nous réclamer c'est un renne. Un renne ... un poney, on est plus à ça près." Tout en faisant la grimace même-si tu espères qu'elle demandera tous autre chose. Tu serais presque prêt à accepter le chien, mais seulement pour compenser cette idée folle. Il ne manquerait plus qu'elle réclame une licorne, car d'après ses dire c'est juste comme un poney, mais avec une corne. Si cela était si simple.

Oui, ça fait du bien et tu ne peux t'empêcher de sourire. Oui, ça fait du bien pour une fois d'entendre que tu ne foires pas tout. Il est dans la nature humaine de parler des choses qui ne vont pas. Les humains ne sont pas habitués à faire des compliments donc les mots de Liz te touche. "Merci." Tu sais que ce n'est pas totalement la vérité, mais ça ne te fait plaisir. Car, si cette maison te fait souffrir, si tu vois ta femme dans tous les coins de la maison, s'était son rêve. C'est l'héritage de ta femme pour Lili et pour cela tu veux continuer à te battre malgré la difficulté que cela peut engendrer. "Attends de voir la charge de travail qui risque d'avoir pour les fêtes avant de dire une telle chose ... mais merci. Je ... je ne sais pas ce que je serais devenue sans ... les proches. Mais bref, on est là pour s'apitoyer sur mon sort." Cela fait déjà suffisamment longtemps que tu le fais et en cachette tu continues. La souffrance est devenue un sentiment constant, remplacer de temps en temps par un petit sentiment de bonheur. Comme celui que tu ressens le soir en allant voir ta petite diablesse dormir.